DE LA REVOLUTION AU XIX°
:
La Révolution française
a parachevé le travail de centralisation lors
de la nuit du 4 août 1789 par l’abolition des
Privilèges, qui étaient certes ceux d’une
noblesse décadente à Versailles ou ailleurs,
mais aussi les Privilèges des Provinces telle
que la Bretagne dont la suppression fut bien la négation
du droit des peuples à se gouverner eux-mêmes
et à converser dans la langue de leur choix :
« Le Fédéralisme parle Bas-Breton,
la haine de la République parle Allemand… »
hurlait BARRERE à la tribune de la Convention.
Heureusement, LE GONIDEC de KERDANIEL
fit paraître son dictionnaire au début
du XIX° siècle, mais le salut de la langue
et peut-être de notre nationalité est surtout
venu de la publication du BARZAZ BREIZ par le Vicomte
Théodore HERSART de LA VILLEMARQUE (Kervarker
e Brezhoneg) et comme il l’écrivit lui-même
: « Je ne croyais tirer qu’un coup de pistolet
: ce fût un coup de canon ! Le monde entier l’entendit
et reconnut la salve en faveur de la Bretagne. »
Poursuivi par Jean-Marie de PENGUERN
(Penwern e Brezhoneg), trop tôt disparu, mais
dont une partie de la collecte a été publié
par l’association Dastum en 1983 et par Herve AR BIHAN
dans la revue « Hor Yezh » ; puis par François-Marie
LUZEL avec la publication des « Gwerzioù
» et « Sonioù », à la
fin du XIX° siècle.
Mais la révolution industrielle
était en marche et l’enseignement laïc mis
en place au XIX° siècle par Jules FERRY consacra
la destruction des langues régionales peu après
la lente agonie des soldats bretons dans la boue du
camp de Conlie en 1870. Michel NICOLAS dans son ouvrage
intitulé « Histoire de l’EMSAV »
déclare que c’est la III° République
qui a appliqué « la solution finale »
aux langues régionales.
|