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DIWAN, un exemple

Comme beaucoup d’entre nous, j’avais entendu parler de Diwan par les médias, mais aussi par le bouche à oreilles. Avec mon épouse, nous en avions parlé longuement et elle était d’accord pour voir de quoi il en retournait, alors deux ou trois fois avant que Sidonie ne soit enceinte de Mael, nous nous sommes rendus aux différentes Portes Ouvertes.

Je me souviens de celle qui a précédé l’inscription de notre fils. L’école se situait Canal Saint-Martin, dans une petite maisonnette et comportait deux classes. Nous avions été reçu par le Président et la Directrice de l’époque ainsi que plusieurs parents. C’est à ce moment là que ma femme et moi nous avons pris notre décision, alors que nous habitions dans le nord de Rennes, que la nourrice se situait également pas très loin de notre domicile et surtout à proximité d’une école qui comportait une salle de motricité tout à fait performante et où elle aurait pu récupérer nos gamins le midi et le soir, tandis que notre logement était presque en face l’école Camille Claudel, boulevard de la Duchesse Anne… Eh bien, non, nous avons fait le choix de traverser toute la ville et de scolariser Mael à Diwan, rue Pierre Martin, derrière la gare.

Pourquoi Diwan, parce que c’était à la fois l’école la plus populaire à l’époque ; mais aussi parce que Div Yezh était quasiment inexistant en 1994 sur Rennes et Dihun n’existait même dans cette ville. Et puis, et surtout, parce que nous savions que Diwan pratique l’immersion et que c’était le meilleur moyen pour notre fils d’apprendre une langue dans un environnement exclusivement francophone, que son père maîtrisait mal et que sa mère apprenait.

La première chose que j’ai effectué à Diwan, qui est une association loi 1901, c’est de peindre la salle de classe de Petite Section de Maternelle. J’avais inscrit mon fils, ben tiens voilà un pinceau. Et j’étais ravi. Ebloui. Aussitôt, nous avons été adopté. Immédiatement la convivialité s’est installée. Et le plaisir surtout. Celui d’être ensemble, de défendre la même cause, de participer à la même lutte et d’être sur de notre bon droit : vouloir parler breton et que nos enfants l’apprennent.

Le jour de la rentrée, lorsque ma femme et moi nous avons ouvert la porte pour laisser entrer Mael, il a couru dans la cour. Et là en le voyant pénétrer dans cette cour d’école, j’ai vu qu’il était déjà autonome, qu’il était déjà libre. Ca m’a tellement frappé que je pense souvent à cette première image de rentrée scolaire, mon fils qui s’éloignait déjà de ses propres parents et qui prenait son envol.

Mael a fait presque toute sa scolarité de Maternelle et Primaire à Diwan jusqu’au CM1. Puis mon second fils Tangi l’a rejoint à Diwan Bro Roazhon où il a effectué toute la Maternelle. Maintenant il sont en Normandie avant de rejoindre la capitale l’année prochaine et le regard qu’ils portent sur Diwan et le breton est sans conteste possible un regard fondateur, un piédestal pour l’avenir ; même si mon second fils me reproche souvent qu’il n’a pas appris à lire et à écrire en breton en CP.

En ce qui me concerne, dès les premiers jours, je me suis investi dans DIWAN, dans l’association des parents d’élèves. Car DIWAN si c’est avant tout une école, c’est aussi une association loi 1901 et à ce titre elle doit tout gérer, les élèves, les locaux, le personnel non enseignant et les parents. Et bien sur le fonctionnement, c’est à dire les finances.

Très rapidement, je suis devenu Secrétaire de l’association, poste que j’ai occupé durant quatre ans puis j’ai été élu Président pour trois années. Je n’ai pas souhaité le renouvellement de mon mandat parce que j’étais fatigué par la charge et le poids des responsabilités et puis parce qu’il était temps que de nouveaux parents prennent le relais. Par la suite mes enfants ont quitté la Bretagne et donc Diwan, je n’étais donc plus membre de l’association. Aujourd’hui, je suis toujours très attentif à tout ce qui a trait à la langue bretonne et plus particulièrement à DIWAN où je compte bon nombre d’amis.

Sans doute que dans mon choix de DIWAN, j’avais également besoin de choisir une école différente, une pédagogie nouvelle (l’immersion copiée sur l’exemple québécois) et surtout une convivialité de tous les instants. Tant des parents que du corps enseignant. En étant membre du CA de l’association, non seulement j’étais au cœur de la promotion du breton, mais également autour de l’école et de ses apprentissages. Partie prenante, véritable acteur linguistique régional.

Enfin pour conclure, je dirais que c’est grâce à DIWAN que je me suis réalisé, que c’est au cœur de la vie de cette école que moi parent d’élève, je me suis vraiment trouvé.

Emmanuel